Dos à dos

Dos à dos s’il n’y avait que ce mur
Qui nous séparait déjà l’un de l’autre
Mot à mot aux exquises trop sûres
Etalant nos pâtures si pauvres

Le pas fuyant, si meurtris je l’accuse 
J’avancerai, ne me retournerai pas
Aux frêles sursis, aux excuses
A tous ces vents pire, l’amarre cèdera

Bout à bout d’autre obscures conquêtes
Pris part défaut, qui de nous deux lassera
Je le sais par mépris, le songe en quête
Qui de nous deux, le plus haut mot blessera

A l’effleurement de ma peau
À la violence des mots 
Le cruel est éternel, qu’ils nous semblent si beaux
A la proie qui s’amuse à les rendre faux

Tour à tour si l’esquive doit paraitre
Comme ce mot qui t’a tant manqué
L’amour, tu sais doit disparaitre
Laissons au graal sa liberté 

Je laisse aux ronces mordantes écrire à l’encre de rose la raison de mes plaies
Où sombrent mélancolies, aux méandres, ces entailles aux supplices 
Nos envers s’ornent d’outrances, de basses plaisances, aux rythmes des regrets 
Il me semble si beau cet enfer, à panser les plaies cicatrices
Auteur : Alain Domergue

L’échiquier

Être un pion sur un échiquier 
Puis aller seul de l’autre coté
Tout abattre pour contourner les fous
Déterminé, aller jusqu’au bout

J’unifierais pour voir tout autour
Tout explorer, aller seul, aller sans retour
Faire face aux cavaliers sans foi
J’irais abattre tous les rois

Tu étais là je ne t’ai pas vu
Ai-je fui un mal entendu
Je n’étais pas sûr d’avoir les secrets
Pour aller voir de l’autre coté

Aujourd’hui j’irais te chercher
Là tout au bout je te retrouverai
Briser les règles de cet échiquier
Là tout au bout j’irais te chercher
S’il le faut, je briserai tout
Tout affronter, pour tout réprouver
Cette fois j’irai jusqu’au bout
Oh oui, c’est sûr je te retrouverai
Je te retrouverai
Je te retrouverai
Je te retrouverai
C’est sûr, je te retrouverai

Oui, J’ai pris le temps de grandir
Fais des détours pour des souvenirs
J’ai vu ma fuite en sursis
Par des instances, des mépris 

Moi j’étais fier, j’ai détruit des tours
Donner mon amour a tous ces vautours
Je n’étais plus sûr de me protéger
Je veux la clé pour tout recommencer

Tu étais là je ne t’ai pas vu
Ai-je fui un mal entendu
Je n’étais pas sûr d’avoir les secrets
Pour aller voir de l’autre coté

Aujourd’hui j’irais te chercher
Là tout au bout je te retrouverai
Briser les règles de cet échiquier
Là tout au bout j’irais te chercher
S’il le faut, je briserais tout
Tout affronter, pour tout réprouver
Cette fois j’irais jusqu’au bout
Oh oui c’est sur je te retrouverai
Je te retrouverai
Je te retrouverai
Je te retrouverai
C’est sûr, je te retrouverai

Frêle destin retrace moi la route
Ne plus être seul sur cet échiquier
Est-ce les envies qui ont brisées les doutes
Et si le fou devenait mon allier 

J’observerais, apprendre des tours
Du cavalier apprendre ses pas
A ton appel je ne suis plus sourd
J’approcherais la reine et le roi

Tu es là je t’ai aperçu
Ai-je fui ce mal entendu
Je n’étais pas sûr d’avoir les secrets
Pour aller te voir de l’autre coté
Auteur : Alain Domergue

Ils ne m’ont pas cru

Vous ne m’avez pas cru
Quand j'étais dans la rue
Quand je leur parlais crues
Vous ne m’avez pas cru
Lorsque je taillais dans la pierre
Le nom d'illustres inconnus
Vous ne m’avez pas cru
Lorsque j'aidais l'Abbé Pierre 
Et tous ces pauvres dans la rue
Vous ne m’avez pas cru
Quand je chantais for me for me
Quand j'étais à Pigalle
Vous ne m’avez pas cru
Que de fourmi, je devins cigale

Aurions-nous laissé à nos poètes 
Et à l'époque, les troubadours,
Se priver de leurs conquêtes
Et se priver des plus beaux jours
Aujourd'hui, ils ont donné tant d'amour
Ils veulent peut-être un nouveau jour
A vous les infâmes je le clame
Ne les traitez plus jamais d'âne

Vous ne m'avez pas cru
Des spectres, dans la fosse
Me menèrent à la fosse
Les liesses de scène
Laissent vos images malsaines
Vous ne m'avez pas cru
Quand j'étais dans la rue
Car la vulgarité s'apprend par la rue
Et c'est pour ça que, ce soir, je vous parle cru
Vous ne m'avez pas cru
Quand dans les tranchées 
Je réparais tous ces gueules cassés
Que j’ai donné de mon sang 
Pour le donner à tous ces mourants
Vous ne m'avez pas cru  NON NON
NON NON


Aurions-nous laissé à nos poètes 
Et à l'époque, les troubadours,
Se priver de leurs conquêtes
Et se priver des plus beaux jours
Aujourd'hui, ils ont donné tant d'amour
Ils veulent peut-être un nouveau jour
A vous les infâmes je le clame
Ne les traitez plus jamais d'âne
Ils avaient tous une âme

Bien sûr que vous ne me croyez pas
Mais laissez-moi prendre leurs places et leurs voix
Imaginer une silhouette un visage, même un sourire
Redonner vie aux inconnus aux oubliés, à nos souvenirs

Vous ne m’avez pas cru  NON NON NON NON

Auteur : Alain Domergue

Vendeurs d’âmes

La mer a formé de ses vagues, un visage de sable émouvant
Sculpté par l'écume et la brume, il est grave, le trait saillant
Agité par le vent, animé par la bise, il devient vivant
Les yeux vides, il songe aux martyrs, son regard est fuyant.

Refoulée par la houle, une souche de bois d'ébène
En ciseler un corps en prenant soin des plus belles veines
Même si les flots ont laissé la trace de tes chaînes
Jamais plus aucune entrave, jamais plus aucune gêne.

Des abolitions aux traités bien éprouvés
Et tous ces manifestes hauts déclarés
N’ont pas suffi à faire cesser les volontés
Des dignitaires, à mutiler tous les décervelés

Les vendeurs d’âmes, laissez-les libres, se dévoiler
Plus aucune arme ne pourra blesser leur fierté

Lève-toi créature, ne soit plus humble ni soumis
Alchimie d'éléments nobles, libère tes proches, les asservis
Assujettie au silence, un souffle t’a donné un nouveau cri
Laisse le dédain et leurs haines, car ta culture n'a pas de prix

Dans cet océan de sable, l'écorce s'est endurcie
Plus de larmes, plus de peines, tu as déjà bien trop subi
La liberté a certes une valeur, c'est toi qui me le dis
Autour de toi le bonheur, non tu ne l'as pas encore ressenti

Des abolitions aux traités bien éprouvés
Et tous ces manifestes hauts déclarés
N’ont pas suffi à faire cesser les volontés
Des dignitaires, à mutiler tous les décervelés

Les vendeurs d’âmes, laissez-les libres, se dévoiler
Plus aucune arme ne pourra blesser leur fierté

Auteur : Alain Domergue

Nos campagnes

Je ne suis pas sûr que nos campagnes
Ne seront faîtes que d'adieux
Nous pourrons lire en filigrane
Toute l'expérience de nos feus

Puisque la culture s'arrête
et que l'inculture naissante
libre à nous que l'on achète
Des fruits pourris pour nos enfants

Nos racines sont libres
Oui, mais bien trop loin de nous
Il suffirait qu'on nous les livre
Et nous y reprendrons un jour peut-être goût

Foudre d'espoir et de conquête
Le fût ne coule plus qu'un peu
Dans les archives on vous prête
La mort voulue à tant d’aïeux

Laisser aux crevasses des hommes
A tout ce qu'ils n'ont pas vu
De trop de las et de trop de sommes
Qu'ils laissent la rivière en crue

Nos racines sont libres
Oui, mais bien trop loin de nous
Il suffirait qu'on nous les livre
Et nous y reprendront un jour peut-être goût
Auteur : Alain Domergue

Mes souvenirs, mes rêves

J’ai cherché ce matin,
Mes souvenir mes rêves
Où sont passés tous ces mots
Qui s’embrasaient des fois

J’ai cherché mais en vain
Serait-ce enfin la trêve
Des idéaux des maux
Qui me rongeait parfois

Ai-je connu la peine
Accusé tous les coups 
Côtoyé le damné
Senti l’odeur du sang 

Ai-je déjà eu la haine
Envers et contre tout
Ces milices, ces armées
Qui rentrent dans le rang

Suis-je à défendre des combats
A réfuter les égos
Ai-je déjà pleuré 
Au chant des partisans  

Etais-je alors trop las
D’entendre les mêmes mots
Ceux qui excluent les volontés
Ceux qui méprisent le vivant


Refrain : 

Je n’étais pas un tortionnaire
Je n’étais pas un salaud
Je cherchais à avoir des rêves
A construire un avenir

On voulait me faire taire
Lobotomiser mon cerveau
Où sont passés mes mots, mes rêves
Mais où sont passés mes souvenirs

 
Auteur : Alain Domergue

La source

Je cherchais une source
A l'origine de la souche qui repousse sans fin
J'ai trouvé le chemin
Qui remonte le temps ou en freine la course. 

Il nait de toutes pensées, des rêves
S'ils sont faits de passions, ils deviendront vrais
 Rien n'est fait d'imaginaire tant que l'illusion est brève

Je voulais d'un chemin dont l'horizon s'évade
Bordé de ronces et de leurs lianes
 Lacérant mes guenilles, mes hardes
Pour m'ouvrir les yeux, ouvrir l'âme du profane.

Il nait de toutes pensées, des rêves
S'ils sont faits de passions, ils deviendront vrais
 Rien n'est fait d'imaginaire tant que l'illusion est brève

Derrière moi le passé, je ne peux le revoir
Entravé, affaibli, lassé d'aucune trêve
Seul dans l'obscur scintille l'espoir
Car de ces pièges effrénés se dévoilent un rêve

Il nait de toutes pensées, des rêves
S'ils sont faits de passions, ils deviendront vrais
 Rien n'est fait d'imaginaire tant que l'illusion est brève

Un abri de pierre, un toit accueillant
Un âtre aux chevets de tous mes tourments
Je deviendrais l'hôte de tous mes desseins 
Au pied de la source à la souche qui repousse sans fin

Il nait de toutes pensées, des rêves
S'ils sont faits de passions, ils deviendront vrais
 Rien n'est fait d'imaginaire tant que l'illusion est brève
 
Auteur : Alain Domergue

Phobies

A toutes mes craintes exacerbées 
Et tant de stigmates associés
Si l’anxiogène n’a plus d’effet  
Je cherche pourtant à m’évader

Au sourire effacé d’un clown effaré
A la main tendue que l’on ne peut toucher
Aux égards bienveillants que je ne cesse de fuir
D’une foule épaisse a l’envie de m’enfuir

Vives étreintes effleurent mon émoi
De ton fil prédateur je deviendrais ta proie
J’adapterai mon pas dans ta toile de soie
Agrippé à tes pattes, je ne lutterais pas
Aller tisse, ce lien qui m’ensorcèlera
Ton ultime morsure, agira-t-elle sur moi
Alors les éléments seront peut-être tous là
Pour que je danse,
Pour que je danse avec mes phobies
Pour que je danse
Pour que je danse avec mes phobies

Toi l’hémophile je ne t’en veux pas
Mais le rouge de ton sang reflète mon état
Dans mes pensées du vide qui m’entraine
Voir de plus haut tout ce qui se déchaine

Quand des ténèbres s’éveille le soir
Il ternit mes doutes plongés dans le noir
Mais quand vient la nuit j’isole mes troubles
Toutes les emprises du spectre s’écroulent

Vives étreintes effleurent mon émoi
De ton fil prédateur je deviendrais ta proie 
J’adapterai mon pas dans ta toile de soie
Agrippé à tes pattes, je ne lutterais pas
Aller tisse, ce lien qui m’ensorcèlera
Ton ultime morsure, agira-t-elle sur moi
Alors les éléments seront peut-être tous là
Pour que je danse,
Pour que je danse avec mes phobies
Pour que je danse
Pour que je danse avec mes phobies 
Auteur : Alain Domergue

La voix des anges

Ce matin j’ai vu sous ma fenêtre
Ce pigeon qui semblait perdu
Je lui donnais ces quelques graines
Mais pourquoi à cet inconnu

J’ai vu naitre un nouveau jour
Comment expliquer cet amour
Sans rien attendre en retour
M’attendra-t-il à mon retour

A toi l’inconnu qui m’empoignas
Tes yeux noisette qui m’entrainent 
J’ai pu me blottir dans tes bras
Puis vu dans tes rires des cernes

Si trop de souvenirs s’effeuillent 
Il n’est rien de cet instant 
Quand l’urgence t’accueille
Que restera-t-il de ce présent 

J’ai écrit ces quelques notes guidées par une main, étrange
Je vous transcris, d’une lueur venue d’ailleurs, des mots d’archanges 
Et Je poserais ma voix sur la voie de ces anges
Je poserais ma voix sur la voie des anges 

Je me souviens ce matin sous ma fenêtre
Ce pigeon qui semblait perdu
Lui ai-je donné ces quelques graines
Était-ce un rêve vers l’inconnu

Une inconnue en une blouse blanche
Un sourire, une voie d’ange
Ce regard en ferait-il plus
Aux égards que je n’ai jamais eus

Et tous ce monde, tout autour
Ces soignants qui ne guérissent pas
Mais qui vous prennent dans leurs bras
Pour vous donner tout leur amour

J’ai même vu trop de sagesses
Et de tendresses associées
Même une larme peut se taire
Pour effacer une liberté

Refrain 

Mais quel pouvoir m’accompagne
Pour une rampe que je lâche
Enfin revoir sous ma fenêtre
Ce pigeon qui semblait perdu    Pour enfin voir,…………… une autre terre
Auteur : Alain Domergue

Identité binaire

J’ai vu renaître l’identité binaire
Au goût sommaire, saveurs amères
La différence n’a plus de place 
Monotonie, tu la remplaces

Dans un troupeau, il faut un guide
Une hiérarchie à toute guilde
Trop difficile à dissiper
L’épais brouillard est si concret
Est si concret 

Moi, je préfère les divergences
Dans mes écarts, l’incohérence
Si mon amour pour les excès
Peut faire croître l’ambigüité
M’identifier dans le ternaire
Aurait tendance à me plaire
Je n’ai plus peur d’exagérer
Laissez-moi donc affabuler
Laissez-moi donc affabuler
Affabuler

Tous les cachets inexpressifs
Aux mimétismes abusifs
Pourquoi vouloir tous vous noyer 
Dans ces costumes effacés

J’ai observé tous vos effets
Et vos postures de pantin
Le sens grégaire a supplanté
L’imaginaire des mutins 

Moi, je préfère les divergences
Dans mes écarts, l’incohérence
Si mon amour pour les excès
Peut faire croître l’ambigüité
M’identifier dans le ternaire
Aurait tendance à me plaire
Je n’ai plus peur d’exagérer
Laissez-moi donc affabuler
Laissez-moi donc affabuler
Affabuler


La cécité de nos moutons
A su tisser d’un même ton
Une morne fibre sans nuance
Tant l’absolu a fui l’outrance

Ne plus subir le spectre de nos choix
Dans la durée, l’éternité
De mes lambeaux, voyez la proie
La plaie béante de vos fiertés
De vos fiertés

Moi, je préfère les divergences
Dans mes écarts, l’incohérence
Si mon amour pour les excès
Peut faire croître l’ambigüité
M’identifier dans le ternaire
Aurait tendance à me plaire
Je n’ai plus peur d’exagérer
Laissez-moi donc affabuler 
Laissez-moi donc affabuler 
Affabuler

Je préfère les divergences
Dans mes écarts, l’incohérence
Si mon amour pour les excès
Peut faire croître l’ambigüité
M’identifier dans le ternaire
Aurait tendance à me plaire
Auteur : Alain Domergue